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mille formes est actuellement ouvert.
du mercredi au dimanche de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h

mille formes 
23, rue Fontgiève 
63000 Clermont-Ferrand

Entrée Gratuite

Jean-Charles de Castelbajac

Jean-Charles de Castelbajac est né en 1949 à Casablanca, au Maroc.

Il est artiste, créateur de mode et designer.

Pour comprendre ses influences, ses préoccupations plastiques et ses engagements, il nous faut revenir vers son enfance. Il a en effet vécu onze années en pensionnat chez les frères − une expérience qui va le marquer durablement. Ces années de contrainte et de privation génèrent chez lui un sens du détournement et une énergie créatrice guidée par la poésie, la sensibilité, le jeu et la couleur. En 1967, alors qu’il vit avec sa mère à Limoges, il rencontre Raoul Haussmann, figure emblématique du mouvement Dada. Ce dernier lui fait prendre conscience qu’un matériau pauvre peut être le vecteur de messages forts. La même année, il réalise sa première veste en taillant sa couverture marron d’ancien pensionnaire.

« Je n’ai jamais voulu faire de mode, j’ai choisi la mode comme le médium de mon art. »


Il poursuit alors les expérimentations textiles en créant des vêtements à partir d’éléments issus du quotidien, des serpillières, des éponges ou des morceaux de toiles cirées. Il n’hésite pas à déplacer les territoires pour les hybrider : mode, arts anciens et arts actuels, matériaux domestiques, drapeaux, publicité, musique, arts populaires.

Au début des années 1980, il s’émancipe et crée sa propre maison, Jean-Charles de Castelbajac. À ce moment il collabore avec de nombreux.ses artistes comme Annette Messager, Cindy Sherman, Robert Mapplethorpe, Loulou Picasso ou encore Robert Combas. Les vêtements sont pensés à la fois comme des sculptures performatives et des tableaux vivants. Dès 1982, il initie un cycle de robes tableaux avec Ben, Gérard Garouste ou encore Miquel Barceló. L’artiste imbrique, hybride et retourne les codifications traditionnelles, au profit d’un art inscrit dans la vie. De l’Arte Povera jusqu’à la Figuration libre, en passant par Supports/Surfaces, l’art conceptuel ou le Pop Art, Jean-Charles de Castelbajac se nourrit des mouvements artistiques pour construire une écriture plastique formée de signes, de symboles et de couleurs. Il parle d’un « système poétique », d’une écriture collective qui fait appel aux émotions et aux mémoires.

Toujours au début des années 1980, il rencontre Jean-Michel Basquiat et Keith Haring. Son attrait pour le street art l’amène à créer non seulement les Robes Graffiti, mais aussi les dessins à la craie dans les rues des villes qu’il traverse. Au fil de ses marches, Jean-Charles de Castelbajac dissémine des anges éphémères à la surface des murs ou des portes. Depuis le départ, le dessin apparaît comme une clé de voûte à sa pratique transdisciplinaire. Des Livres d’Heures à Malaval, Jean-Charles de Castelbajac est attentif à une histoire du trait. Le dessin lui permet de naviguer entre les supports, il relie les territoires pensés séparés : arts, scénographie, mode, musique, etc. Le trait, les mots et les couleurs (bleu, rouge, jaune) représentent le fil conducteur, des années 1970 à aujourd’hui, d’une écriture intemporelle (primitive et actuelle), joyeuse, protéiforme et manifeste. Une écriture plastique populaire, au sens où elle s’adresse à toutes et à tous, sans hiérarchie et sans limites.

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Jean-Charles de Castelbajac

Jean-Charles de Castelbajac