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mille formes est ouvert du mercredi au dimanche de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h

Fermeture le 25 décembre et 1er janvier 

mille formes 
23, rue Fontgiève 
63000 Clermont-Ferrand

Entrée Gratuite

Rémi Checchetto

en résidence du 24 au 28 novembre 2021
Image
Rémi Checchetto

Rémi Checchetto

Qui est Rémi Checchetto ?
On ne connaît pas un Rémi Checchetto mais plusieurs. Si l’on se réfère à la musique joliment italienne de son patronyme on pourrait dire qu’il y a des Checchetti. On en connaît un qui écrit pour le théâtre de longs monologues, et dont on pense qu’il ne fait pas la différence, qu’il ne veut pas la faire, entre l’écriture de théâtre et l’écriture de la poésie. Les deux s’inscrivent dans un travail d’intériorisation, de poétisation du quotidien et des êtres auxquels il se confronte”. Alain Girard-Daudon.

Il fatigue volontiers ses valises et aime à travailler in situ. Il sillonne la France afin d’écrire des portraits d’habitants (photo-poèmes) et de lieux, villes et campagnes et mers (littératerre). Il donne régulièrement des lectures performances de ses œuvres et a publié quelques 20 livres.

 

Durant sa résidence Rémi Checchetto a écrit des photo-poèmes des visiteurs de mille formes. 

Qu’est-ce qu’un photo-poème ?

Je propose une forme d’écriture alliant créativité, émotion et convivialité avec le public : des portraits écrits. Après un bref entretien, allez faire un petit tour d’une trentaine de minutes puis prenez livraison du texte écrit et lu à voix haute rien que pour vous.
Conçu avec humour et douce sensibilité comme un « libre service » ou « livre service », l’auteur propose des portraits individuels, en duo ou en famille ou en groupe.

Dans quel cadre ?

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la construction de l’album de famille de mille formes

L’album de famille est un projet qui vise à dresser un panorama des acteurs qui ont contribué à la vie du lieu, comme un album de famille qui raconte l'histoire, les histoires, des personnes qui constituent une famille.

Il s’agit de rendre compte de la diversité de chacun, des singularités, des appropriations du lieu, des relations aux œuvres et de ce qui se joue dans la relation œuvre/enfant/parent. 


 


 

 

les chaussettes
Les blanches, les noires, les rouges, les roses, les à fleurs, les rayées, les avec des yeux, les avec une bouche, les grises, les vertes, en fait non, il n’y en a pas des chaussettes vertes, pas aujourd’hui, les violettes, les tricolores, et quand la sorcière est en chaussettes et qu’elle a froid aux pieds, c’est que la sorcière a aussi froid au nez et qu’elle ne va pas tarder à être enrhumée, et ça c’est super parce que quand la sorcière est enrhumée, elle reste chez elle ou bien on lui donne un mouchoir et du coup, bon coup, on est amis, on lui donne un mouchoir blanc, un mouchoir rouge, un rose, un rayé…

les chaussures
Des baskets, des baskets, des baskets, des baskets, des baskets, des baskets, des bottines, des baskets, des baskets, des baskets, des escarpins, des godillots, des baskets, des baskets, des baskets, des chaussures de marche, des Clark, des Bürgenstock, des baskets, des baskets, des baskets, des baskets, du 6 mois, du 26, du 19, du 22, du 12 mois, du 26, celles d’Alice, du 19, celles de Constance surnommée Bébé ou Doudoune, du 27 ou 28, celles de Cassandre, du 42, celles-ci ce sont celles de Dominique, du 19, du 24, et la petite Estelle sort les chaussures du casier, d’abord celles de maman puis les siennes, une après l’autre, après l’autre, après l’autre, après l’autre, les poses par terre, vvvoooiiilllàaa comme ça, une à côté de l’autre, une à côté de l’autre, une à côté de l’autre, une à côté de l’autre.

l’eau
Et l’eau dans la baignoire n’est pas en eau, ben non, ben oui, l’eau n’est pas en eau, l’eau dans la baignoire n’est pas en eau parce que manquerait plus que ça que ça déborde et coule partout, ça serait franchement n’importe quoi que l’eau soit en eau et que les enfants qui vont dans la baignoire et qui ne sont pas tout nus, soient tout mouillés, c’est pour ça que l’eau n’est pas en eau et c’est aussi parce que ben oui, franchement parce que et évidemment parce que.

c’est normal
Et bien sûr que pour aller dans la chambre il faut grimper l’échelle qui est dans la cheminée. C’est évident. Bien sûr qu’on peut aller sous l’évier et même dans le frigidaire et même dans le four. Bien sûr ! Et bien sûr que le train est plus petit que la maison. Bien sûr ! C’est évident. C’est normal. Et bien sûr que comme saute sauterelle l’enfant saute et atteint le toit de la maison. Et bien sûr que cette maison est en nuage. En bonbon. En arc-en-ciel. Bien sûr. Pas de problème. Aucun. Zéro. C’est comme ça, tralala, et c’est comme-ci, trilili, c’est tout ce qu’il y a de normal.

1 000 
C’est long de compter jusqu’à 1000. Il faut avoir du temps et de la patience pour compter jusqu’à 1000. Il faut aussi avoir beaucoup d’air dans ces poumons, faut avoir des poumons gros comme ça, et c’est pour ça que seuls les adultes ils peuvent compter jusqu’à 1000. Et puis 1000 c’est très rare, très très rare. A part 1000 feuilles, 1000 bornes et 1000 formes. C’est pour ça que 1000 c’est précieux. C’est surtout 1000 formes qui est très précieux, parce que 1000 formes est très super rare.

c’est, c’est,
Ici on arrive devant des choses en terre, on ferme les yeux, maman nous met un quelque chose en terre dans les mains et on dit ce que c’est, on dit c’est un tourbillon, on dit c’est un cercle qui est large, c’est un os, c’est un peu lourd, c’est creux à l’intérieur, c’est… c’est un méga dur, c’est rond, c’est long, c’est… c’est… c’est difficile à dire ce que c’est, c’est avec la tête plate, c’est long avec quatre bosses, c’est une couronne, c’est un gâteau, c’est une pomme, non, c’est plutôt une patate, c’est… c’est… je sais pas trop ce que c’est.

un escargot
La terre, on la roule entre les paumes et c’est une pomme de terre, on la tape, on la pique, ou la coupe, on la coince et on appuie dessus de tout son poids. Un gâteau, je fais un gâteau, un bonhomme, un n’importe quoi, un escargot, je lui casse le cou, je lui remets son cou et c’est tant pis pour lui parce que s’il va dans la rivière il va se mouiller son derrière, s’il va en l’air, il va se casser son derrière, s’il va trop loin il a perdu maman, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot, pauvre escargot… 


Anaïs
Elle a mis sa robe rose, pas n’importe laquelle, sa robe de danseuse, et ses collants de danseuse aussi, c’est que ce n’est pas Halloween, c’est super Halloween parce que c’est super les sorcières et c’est super aussi les bonbons, tous les bonbons qu’on nous donne pour qu’on ne se transforme pas en dragon, mais là ce n’est pas Halloween, c’est 1000 formes alors robe et collants de danseuse, c’est que c’est la fête, c’est que c’est comme un royaume, 1000 formes. Et maintenant que personne ne la dérange, elle est dans le four et elle n’est pas encore cuite.

Mathias
Il y a tout de même un gros problème ici, c’est que quand on a 4 balles bleues de la baignoire on n’arrive pas en porter une autre, si on essaie il y a toujours une balle qui tombe et ça fait 5 moins 1 ça fait 4, on en a toujours que 4, or c’est 5 balles bleues qu’on veut porter pour les mettre dans l’évier, mais non, il y en a encore une qui est tombée et 4 mois 1 ça fait 3.

avant
Avant il y avait un igloo, un gros igloo, c’était pendant le covid, et puis une jungle avec des feuillages, on se cachait dans les feuilles, il y avait des bruits, des bruits de la jungle, des bruits d’animaux. La dernière fois mon grand, Eliot, a construit des chimères avec des plumes, des tissus à paillettes, des cotillons. La petite, Anaïs, elle avait trois mois, est allée dans l’atelier bébé, il y avait des gants Mappa gonflés à l’air, elle s’amusait à toucher la texture des gants, il y avait des lumières, des couleurs, maintenant c’est la terre, la paille. Même les toilettes elles sont bien, il y a des couleurs et tout et tout.

architecture
Qu’on se le dise, architecture, ça rime avec même pas dur, c’est que l’architecture ça se fait à table comme pour manger, on s’installe, il y a des bols sur la table, comme pour le cacao, sauf que dedans ce n’est pas du cacao, ce sont des bâtons rouges, violets, bleus et verts, et alors avec les bâtons, en fait ce n’est pas des bâtons, c’est des stickers, ça veut dire des espèces de gommettes, on les met sur une feuille et avec on fait une maison, ou une cabane, on un toboggan, ou un je sais pas pour Roméo, un je sais pas pour Freyja, une maison bien pleine pour Lindsay. 

Baptiste
Il est où, Baptiste ? Où c’est qu’il est, Baptiste ? Il est là, dans le tunnel. Et allez Baptiste ! allez Baptiste ! allez ! traverse le tunnel, et coucou Baptiste ! que voilà au bout du tunnel, et maintenant c’est bambou, bout de bambou pour taper sur grands bambous debout, et vas-y que je tape, percute, frappe, un coup, un boum, un clac et encore, un clac, un flac, un trec, et maintenant même chose mais avec accompagnement de la voix, vocalise, impro, un ah et un clac, puis un aaahhh et un trec, puis un aaaaaahhhhhh et un trec et un flac, puis fin bambou, et alors retour dans le tunnel. Il est où, Baptiste ? Où c’est qu’il est, Baptiste ? Il est là, dans le tunnel.


Léna
Léna va mieux. Au début ça n’allait pas fort. Elle devait aller se laver les mains or elle n’avait pas envie de se les laver, elle n’en avait pas du tout envie, absolument pas de chez absolument pas envie, mais maintenant que c’est fait, ça va mieux. D’autant mieux bien que là à Léna on lui fiche la paix, une paix royale de chez royale, et elle en profite pour aller sous la table. Et elle est bien sous la table, bien très très bien. C’est comme une maison, sous la table, comme une chambre, et d’ailleurs elle met son pouce dans sa bouche et ses yeux se ferment. 

Amaia
Noémie
Isabelle
Amaia est Amaia, Noémie est Noémie et Isabelle est l’assistante maternelle de Amaia et Noémie. Et Amaia a mis l’assiette, et Noémie a mis le poulet dedans, et mange le poulet avec la fourchette tandis que Amaia va faire cuire un autre poulet en éternuant une fois et même deux fois, alors que Noémie cherche son coton, non son couteau, pour manger une saucisse qu’elle partage avec Amaia, finalement elles n’ont plus faim et vont dans la cheminée.


la crèche
Franchement c’est bruyant, une crèche, c’est du boucan dans les aigus, un truc à bé boucher les oreilles et même à péter les tympans, et puis soudain c’est plus boucan, c’est que la crèche a ouvert la bouche, bouche bée et pas un son n’en sort, c’est que la crèche a mis ses yeux sur l’écran où deux escargots s’en vont à l’enterrement d’une feuille morte en avançant sur les touches d’un piano, en avançant tout doucement, tout piano sur les touches d’un piano. 


les cinq
Héléna, Anna, Emy, Luvac, Kayim ont tous des couches, c’est qu’ils auront trois ans entre mars et mai, ils sont en forme et manipulent les formes en terre, puis ils vont s’installer à table, remontent leurs manches, choisissent un pain de terre beige ou brune ou grise, et l’un tente de planter le rouleau à pâtisserie dans son pain, l’autre s’en va voir quoi il y a derrière les rideaux rouge, l’autre appuie avec sa main, l’autre porte à sa bouche, l’autre presse avec son puce, l’autre va poser son œuvre sur l’estrade, l’autre roule entre ses main, l’autre qui sit se servir du rouleau à pâtisserie le roule dans un sens puis le roule das l’autre jusqu’à obtention d’une pâte à tarte qu’elle s’en va exposer sur l’estrade, et comme c’est très beau, elle se frotte les mains.

Bérénice
Bérénice a un palmier sur la tête, très souvent, et parfois des couettes, son papa la laisse aller où elle veut, elle gambade partout et papa la suit, elle tombe sur les fesses et papa la relève, elle aime prendre la descente dans le sens de la descente, et puis les rideaux rouges qu’est-ce que c’est bien, on va d’un côté puis de l’autre côté puis de l’autre côté. A part ça elle gambade, fait souvent un petit tour pour jouer avec les balles de la maison magique puis gambade derechef, danse en pliant les genoux, c’est trop marrant. Et puis quand elle a fait ses trois kilomètres elle s’en va, et papa la suit.


les cadenas
Ça c’est bien, très bien les cadenas et les clés qui sont dans les cadenas et la petite médaille accrochée au cadenas. C’est que d’abord c’est tout un truc pour mettre la clé dans le cadenas, c’est précision et adresse et dextérité qu’il faut, c’est qu’ensuite c’est agréable de jouer avec la petite médaille qui pend. On la pousse d’un doigt, elle bouge chouia, on souffle dessus et idem la voilà qui bouge et même ça fait un petit son de presque rien du tout si on approche son oreille. 


pvc
Outre que PVC signifie Pour Vider les Conduites, PVC veut dire aussi Pour Vos Vues, on colle un œil à un bout et voilà la longue vue, en ce qui concerne l’utilisation du PVC en musique PVC ne veut rien dire, juste il se contente d’être assemblé, coudé, percé, et voilà une flûte, ou on lui colle du scotch jaune à un bout et voici un instrument de percussion, mettez-lui du sable dedans , secouez-le, secouez-le et bonjour la pluie.


les nuages
Et quand bébé est sur le dos, le voilà les yeux dans les nuages, et les nuages sont de petits nuages blancs, des gouttes de nuages, des pointus, des ronds, des cacahuètes, des tétines, sont des nuages très sages qui ne bougent pas, ne pleuvent pas, ne neigent pas, n’oragent pas, et puis il y a cela de magique, fantastiques que ce sont des nuages qui se transforment en moutons, un mouton, deux moutons, trois moutons, chut bébé dort.


Kaan et Kayben
Oh oh, petit bout, petit bout, oh oh, j’appuie fort, fort, fort, j’appuie fort, oh oh, langue sortie, toute brillante, et les yeux brillent aussi, oh oh, les yeux brillent et la langue aussi, oh oh, oui, oui, je brille, oui, oui je suis brillante, oh oh, et brille aussi mon pull, oui, oui, et petits bouts, je fais des petits bout de terre, petits bouts sur la table et petits bouts par terre, oh oh c’est par terre, je ramasse, et oh oh petite boule, petite boule dans une oreille, petite boule roule sur la joue et sur le menton, oh oh sur la joue et sur le menton.

la danse
C’est une danse qui n’est pas une danse mais qui est une danse. C’est entrée dans les lieux dans les bras de maman, c’est maman qui pose et un pas, un petit demi-tour, un pas, un autre demi-tour et jambe de maman, petite station immobile, pivot de la tête à droite, lâchage de jambe de maman, trois pas, arrêt, quatre pas, jambes bien écartées, immobilité de trois secondes, pivot de tête à gauche, quart de tour, un pas, demi-tour, six pas et jambe de maman et nez dans le pantalon de maman, lâchage de jambe de maman et fesses à terre, pivot de la tête droite et gauche, petit tour d’horizon, quoi de neuf sur la planète terre ?

quoi ma gueule ?
Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? Quoi que tu lui trouves à ma gueule labyrinthe ? Quoi que t’as à dire sur ma gueule bleue ou rouge et labyrinthe ? Quoi, hein, quoi ? Parce que toi, hein toi, t’as pas un labyrinthe dans la tête ? T’as pas des idées qui se perdent ? T’as pas des mots qui ne se trouvent pas ? T’as pas des pensées que tu les cherche partout, tu crois les saisir et puis non, elles s’en vont. T’as pas ça dans la tête des fois ?

tutti 
Regarde la salle-de-bain elle est magique, et voilà le couteau il est dans la vaisselle, c’est bouché le tuyau, coucou je suis là, il est où le couteau ? il a disparu, elle a trouvé un trésor, baisse la tête, j’ai une idée, j’ai une super idée, attention de ne pas te faire de mal, tiens Marie, on dresse la table, oh là là j’ai super faim, tu les as fait cuire ? tu peux te cacher là-dessous, tiens regarde un autre verre, c’est bien, coucou je suis là, je te donne ça, t’as vu quand on met une balle là elle ressort là, est-ce que tu en veux aussi ? coucou je suis là

le beau
Parfois on l’oublie, parfois c’est un peu loin de nous ou carrément loin de nous, mais le beau est bon, le beau fait du bon et ce bon fait du bien et c’est bien, qu’est-ce que c’est bien. On entre ici, le beau est là qui nous attend tranquillement, on s’avance, on se met dans le beau, on est maintenant dans le beau, on est tout entouré de beau, le beau est à droite, le beau est à gauche, devant, derrière, dessous nous, dessus nous et même en nous, c’est un bain de beau et on est dans le bain de beau, on se tourne dedans, on se retourne, et le bain est bon, et dans le bain on est bien, et qu’est-ce que c’est bien, qu’est-ce que c’est bon. 

Héloïse
Je ne m’appelle pas Héloïse, je m’appelle Manon, je ne m’appelle pas Héloïse, je m’appelle Julie, puis elle fait son activité et tout d’un coup elle s’arrête dans son activité et elle demande comment tu t’appelles ? comment tu t’appelles ? et la maman dis arrête Héloïse tu ne t’appelles pas Manon tu t’appelles Héloïse, et Héloïse Manon Julie elle ne parle quasiment pas juste elle dit comment tu t’appelles ? comment tu t’appelles ? et à part ça comme elle a fait les animaux géométriques elle a plus de trois ans, de ça on est certain.

papa et petite
Papa est très grand, très athlétique et d’ailleurs il porte un jogging, quand il s’accroupit il se tient sur la pointe des pieds, se penche et donne un coup de main à sa petite, pose une boule de terre grise au-dessus d’un boudin de terre grise, assure l’équilibre tandis que sa fille frotte les paumes de ses mains. C’est que de manipuler de la terre rend la peau douce et doux contre doux qu’est-ce que c’est doux. Et maintenant la petite regarde les autres enfants alors que papa pétrit de la terre marron. Un cube, un autre cube plus petit, le tout assemblé fait un bonhomme qui s’avance vers petite qui se prénomme Anouchkka. 

les nounous
Arrivent les nous. Une nounou, une autre nounou, une autre et une autre. Cela nous fait quatre nounous, quatre poucettes garées dans l’entrée et cinq bébés. Et un bébé est sur les genoux d’une nounou, un autre bébé fait du quatre pattes, un autre se lève sur une marche, regarde l’horizon, se laisse tomber sur le derrière et regarde autour de lui tandis qu’un autre bébé dort dans les bras d’une nounou. Cependant que les nounous tricotent de la langue. Puis une nounou lève un bébé jusqu’à son nez, ah oui, c’est le moment de le changer.

Joshua
Franchement Joshua n’a pas que ça à faire. Il a plein de boulot et ne s’arrête pas. Il y a plein de portes à fermer et en prime parfois c’est à refaire parce qu’un autre enfant est passé et a ouvert une porte. Et puis il faut ranger les côtelettes dans la chambre et puis il faut mettre les trucs verts par terre. Et cela est-il pour la beauté de la rime ? Est-ce que c’est parce que les trucs vers sont des choux ? Est-ce parce qu’aujourd’hui c’est vendredi ? Est-ce parce que le soleil a rendez-vous avec la lune qui elle-même a rendez-vous avec Joshua ? A moins que cela ne soit parce que et car et puisque…

sous le palmier
Et pendant ce temps-là, pendant que bébé est allongé de tout son long dans la maison magique, sous le palmier de ses cheveux des neurones se rencontrent et se soudent l’un à l’autre, la fontanelle durcit lentement mais sûrement, des cellules croissent et se multiplient, de nouveaux mots s’impriment en mémoire, un dictionnaire de plus en plus grand, de plus en plus touffu en même temps que de plus en plus affiné, quelques synonymes arrivent, une poignée de verbes nouveaux est maintenant disponible, des visions et des sons se stockent dans les tiroirs des souvenirs, les visages de Lou, Marie, Juliette, Marie-Hélène, Angélique, Marion, Timoté, Justine, y trouvent une place de choix, forment une belle galerie de portraits.